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Thursday, 16 April 2009 |
Mamedyarov-Aronian
Shakhriyar n’a pas réussi à montrer son tempérament, imagination et humeur créative. Dans une variante bien connue de la partie de Vienne, il s’est surpassé en attaquant sur les deux flancs (11.a6, 13.f4), mais sans réussir à tenir le centre. Les bonnes manœuvres du Fou de Levon (14…Bc8! and 17…Bh4!) créent de la tension dans les défenses adverses, et puis les Noirs commencent à faire pression sur le faible Pion e4 avec 23…Nd7! Etant serré au niveau du temps, Mamedyarov lance une attaque désespérée avec 24.Nh5, mais ne parvient pas à créer de sérieux problèmes. A mon avis, les Blancs auraient eu plus de chances après une centralisation 24.Rae1!?
Dans la partie Aronian accepte les sacrifices des Cavaliers Blancs et passe dans une finale gagnante avec une jolie combinaison – 30…Qxg2+!
Akopian-Kasimdzhanov
 Vladimir a tenté de changer les conclusions théoriques dans une variante de la Petroff. Il a joué une nouveauté logique 18.Bf3 (avant les Blancs ne jouaient que 18.Nf1) et commença à amener ses pièces sur le flanc Roi. Rustam résout habilement tous les problèmes. Le précis 21…Bd6! force les échanges et permet l’attaque des Blancs.
Dans la suite de la partie, les Noirs commencent lentement à prendre le dessus. L’attaque du Pion Blanc à l’aile dame a uniquement créé quelques faiblesses dans la propre position des Blancs. Cependant, au moment critique Kasimdzhanov ne parvient pas à trouver la bonne solution. En jouant 35…Qf5! (avec l’idée de 36.Qc4+ Qe6!) les Noirs auraient pu tenir le Pion en plus et obtenir de décentes chances de gain, alors qu’après 35…Rf8, ce qui est arrivé dans cette partie, les Blancs rétablissent l’équilibre du matériel et la partie se solde rapidement en nulle.
Alekseev-Svidler
 Le jeune Evgeny joue une forte nouveauté dans une ligne courante de la Défense Slave (14.0-0! au lieu de 14.cxd5). Il en obtient un grand avantage mais est incapable de le convertir en un point entier.
La réaction de Svidler face à ce nouveau coup était probablement mauvaise. Au lieu du douteux 16…Rb8 il aurait dû jouer 16…Nb6! afin de chercher l’égalité dans une position avec des Fous de couleur opposée.
Alekseev a par la suite manqué de développer son succès. Il manque l’énergique 20.Nc5!, qui a pour but de voir 20…a5 avec 21.Nd7!, gagnant un Pion. La même invasion semble à force égale sur le coup d’après. L’erreur finale se joue au 22ème coup avec 22.Rc8. Je pense que Evgeny aurait dû prendre le risque de capturer le Pion a6 avec la Dame. Mon analyse confirme que l’initiative des Noirs dans ce cas est temporaire et s’évapore rapidement.
Le coup écrit a été suivi d’échanges massifs et le Pion supplémentaire dans la finale n’a pas pu consoler les Blancs. La position tendait vers la nulle, et le résultat le confirme.
Ivanchuk-Bacrot
 Les deux joueurs ont joué de manière non conventionnelle et créative, qui a rapidement tourné avec surprise en une position ennuyeuse et égale.
Déjà au 5ème coup la position était totalement originale ! Au lieu de 5…Bb7, qui a été joué auparavant, Etienne choisit 5…Be7!?, et puis ouvre bravement le centre avec de puissantes poussées de pion (8…b4 et 10…c5). J’ai le sentiment que le jeu des Blancs dans cette partie aurait pu être amélioré, et qu’il aurait réellement pu obtenir un avantage d’ouverture. Peut-être qu’au lieu de 13.dxc5, Vassily aurait dû maintenir la tension avec 13.Qe2, afin de trouver un meilleur moyen de résoudre la tension centrale plus tard dans la partie.
Après le coup écrit, les Noirs entreprennent une série d’échanges (j’aimerais attirer votre attention sur 16…Bxf3!), simplifient complètement la position et annulent facilement.
Karjakin-Eljanov
 Cette partie est juste un autre cauchemar de Capablanca. Le troisième Champion du Monde avait prédit la mort des échecs à cause de l’augmentation de l’habileté des joueurs. Même les complications les plus sauvages finissent souvent en une fin paisible si les deux joueurs sont d’attaque. C’est exactement ce qui s’est passé dans le duel des Ukrainiens.
La Variante Zaitsev de la Ruy Lopez a conduit à un spectaculaire échange de remarquables coups … aucun d’eux n’ayant mené à un KO. En commençant par 22…d5 et jusqu’à la fin, on ne peut qu’admirer l’imagination et la précision des joueurs. La moitié de leurs coups ont droit à un point d’exclamation (25.b5!, 27.Bxh6!, 27…f5!! etc.)
L’orage passe, et une finale simple s’ensuit. L’avantage symbolique des Blancs ne fut pas suffisant pour jouer pour le gain.
Grischuk-Gelfand
 Un jeu positionnel de grande qualité.
Dans une variante Tartakower-Makogonov-Bondarevsky de QGD les joueurs ont trouvé de nouvelles nuances dans une position bien connue. Grischuk a mis en place une nouveauté 19.exd4 (Timman avait joué 19.Nxd4 contre Kasparov il y a 11 ans), et Gelfand a immédiatement commis une faute. Il aurait dû limiter la Dame Blanche avec 19…g6!, améliorant la structure de l’aile Roi. Après 19…Ba8?! 20.Qf5! les Blancs créèrent une pression désagréable. Peut-être que les Noirs auraient pu survivre avec le rusé 19…Nc5! (avec un piège écrit 21.Nxd5 Bxd5 22.Qxd5? Nxa4! 23.Bxa4? Rxb1 24.Rxb1 Qc1+!), mais calculer toutes les variantes était impossible.
Après 23.Ne5! l’avantage des Blancs devient significatif. C’est facile de critiquer 25…a6 (qui crée une autre faiblesse dans le camp Noir) mais il difficile de suggérer une alternative. Se défendre sans contre-jeu est une tâche bien difficile.
Grischuk convertit son avantage dans un style impeccable.
Leko-Kamsky
 Les Noirs n’ont pas égalisé dans l’anti-Gruenfeld. La nouveauté du Grand Maître Américain – 12…Be6 – semble plus faible que l’habituel 12…Nc7. Dans la suite de la partie le Fou e6-bishop devient un problème pour les Noirs à cause de la menace Nf3-g5.
Cherchant une solution, Gata ouvre le centre (14…f6), mais Peter répond avec une forte contre attaque. Le spectaculaire 17.d5! met en evidence les faiblesses des Noirs. L’attaque des Blanc est parée à prix fort nuisant la structure de Pion.
Leko maintient la tension et crée des menaces déplaisantes. Pas étonnant qu’à un certain point Kamsky décide d’abandonner du matériel pour compliquer les choses. Il aurait probablement pu s’abstenir du sacrifice de la Dame 32…Rxf4 et continuer à résister avec 32…Qd7 (ou 32…Qd5), et il devient difficile de suggérer quelque chose de concret pour les Blancs.
La partie passe en phase finale, qui était objectivement perdue pour les Noirs mais qui se solde cependant par une nulle. Peter perd beaucoup de temps avant le contrôle et commet quelques erreurs manquant finalement une victoire bien méritée. D’un autre côté, Gata mérite cette nulle, parce qu’il s’est vaillamment battu et n’a jamais perdu son esprit.
GM Sergey Shipov
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