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Thursday, 16 April 2009 |
 Svidler-Ivanchuk
C’est sans aucun doute la meilleure partie de cette ronde. Une lutte titanesque ! Les tâches des joueurs ont surpassé les capacités humaines, mais pendant un bon moment les deux Grands Maîtres ont produit des coups de la plus haute qualité. L’issue de la partie fut décidée par la terrible pendule. Svidler a joué un peu plus vite et de manière plus pratique. Ivanchuk en zeitnot, a gâché son avantage et est fini par tomber.
Il y a de nombreux moments intéressants à relever. Je soulignerais la nouveauté de Peter 13.g4!? et un nombre exceptionnel de coups solides par Vassily, qui a réussi à réfuter l’activité des Blancs sur l’aile avec un contre-jeu puissant au centre.
Le moment décisif de la partie fut plutôt dramatique. Les deux joueurs ont négligé les ressources de 23…Qa4!, qui aurait pu donner aux Noirs un avantage (les Blancs doivent donc mettre le Pion en g5 sans prendre avant en e6), et puis Ivanchuk s’est précipité injustement pour prendre en f2. Il aurait pu maintenir la tension avec 25…Qf8! Après le coup écrit, les Blancs arrivèrent avec une fantastique ressource – 27.gxh6!!, et les Noirs n’avaient pas de mise en échec pour ennuyer sérieusement le Roi Blanc.
Le drapeau des Noirs est tombé au moment où Ivanchuk abandonnait la partie.
Kasimdzhanov-Karjakin
Les Noirs ont facilement résolu les problèmes d’ouverture. La variante 6.g3 de la Défense Slave, choisie par l’ancien Champion du Monde, est considérée comme inoffensive, et cette partie n’a pas prouvé le contraire. Avec 7…c5! le vainqueur de Wijk aan Zee transpose le jeu en une structure similaire à la Catalane, et initie des simplifications majeures. Ses manœuvres énergiques de la Tour (17…Rd5!, 20…Re5+!) forcent l’adversaire à répéter les coups. La partie se termine amicalement sans grande difficulté.
Eljanov-Grischuk
Pavel n’a pas pris le risque d’entreprendre une bataille à grande échelle contre un adversaire gênant. Dans une Slave Méran il a permis à Grischuk de réaliser le libérateur с6-с5, et les simplifications qui s’ensuivent clarifient l’évaluation suivante : égalité totale. Une nulle juste et correcte.
Aronian-Akopian
 Le jeune joueur de l’équipe Arménienne Olympique a soutiré une victoire pénible dans la partie qui l’opposait à son aîné. A mon avis, Vladimir a joué d’une manière trop pacifique.
Dans une Défense Slave, l’échiquier fut rapidement traversé par des chaînes de Pions, et la partie entra dans la lente phase de manœuvres.
Je ne suis pas sûr du 12ème coup des Noirs, qui donna de la liberté aux Blancs à l’aile Dame. Peut-être que les Noirs auraient dû maintenir la tension.
Plus tard dans la partie, les Blancs attaquèrent méthodiquement la faiblesse des Noirs en c6, alors que l’adversaire n’a pour certaines raisons pas cherché de contre-mesures. Je pense que les Noirs auraient pu essayer e6-e5 au 23ème ou au 26ème coup, afin d’avoir quelques chances d’égaliser. Akopian a joué passivement pour finalement être étouffé à mort. A partir du 31ème coup et jusqu’à la fin, Aronian a joué une finale parfaite et créé un exemple de manuel de conversion d’avantage.
 Gelfand-Alekseev
Cette partie est remplie de nuances fines. Evgeny a essayé d’employer un ordre de coups inhabituel dans l’ouverture en sa faveur. S’il avait joué 13…0-0, les Blancs auraient pu saisir le contrôle de la case e4 avec 14.Rfe1!, obtenant une position bien connue avec un avantage. Le 13…Ne4!? des Noirs provoque une crise immédiate. Boris accepte le challenge et frappe dans le centre. Il réussit à maintenir le Roi ennemi au centre, mais ne parvient pas à créer une attaque dangereuse, à cause de l’échange des Dames.
Réalisant qu’il peut finir dans une finale moins bonne, Gelfand sacrifie un échange (25.Rxa7!), et tout commence à paraître terrible pour les Noirs. Cependant Alekseev rend intelligemment le matériel (26…Rxe5!), qui conduit à une nulle facile.
Kamsky-Bacrot
 Presque toutes les parties du Grand Maître Américain pourraient être imprimées dans des manuels de finales. Cette fois il jouait du côté le plus fort mais a néanmoins annulé.
Dans une Attaque Marshall les joueurs optent pour une vielle ligne bien explorée. Une finale complexe s’ensuit, la paire de Fous Noirs compense presque le Pion de plus des Blancs. La discussion dure depuis des décennies. Un des exemples récents est Caruana-Sargissian, Merida 2008. Afin d’égaliser, les Noirs doivent avancer les Pions de l’aile Roi pour créer des faiblesses dans le camp Blanc. Cependant, Bacrot préfère son propre chemin, qui s’avère faux. Des manoeuvres sans succès 25…Ra8 (25…f6 ou 25…g5 sont mieux) et 30…Bf8 (30…Kf8! est nettement mieux) permettent aux Blancs d’activer leurs pièces. La menace d’échanger les Fous de cases noires force Etienne à entrer dans une finale difficile avec des Fous de couleur opposée et un Pion en moins.
Cependant, le Français parvient à survivre. Peut-être que le jeu des Blancs alors que les Tours étaient sur l’échiquier aurait pu être amélioré. La finale de Fous (après 46.Kxc3) n’était pas rose pour les Noirs non plus. Les Blancs auraient gagné s’ils avaient pu obtenir les Pions passés connectés sur la colonne f et g, mais les Noirs se sont habilement défendus contre cette possibilité et ont tenu une nulle en nuances fines.
 Leko-Mamedyarov
Les Noirs ont fait une importante amélioration de la Sicilienne Rauzer – 14…Qc5! (les coups d’avant sont 14…h5 et 14…Qa7), ce qui permet d’échanger les Dames, alors que le standard 15.Qd3 aurait perdu une pièce après 15…b4!
Les Blancs maintiennent toujours une certaine pression dans la finale. Leko fait tout son possible. Ses habiles manœuvres (16.Bh5!, 23.a4!) affaiblissent la position de son adversaire, et puis il réussit même à passer au centre (26.d6!), mais la nulle était trop proche et les Fous de couleur opposée n’aidèrent pas les Blancs non plus. Mamedyarov se défend précisément et la nulle est correcte.
Sergey Shipov
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