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Sunday, 19 April 2009 |
Kamsky-Svidler
Ce qui paraissait être une coïncidence semble être maintenant un modèle consistent dans le jeu de Kamsky ! Une fois de plus Gata a produit une douloureuse longue et intense partie. A la fin, son adversaire mourait de fatigue alors que Gata était frais et dispos.
Peter a joué d’une manière très créative après l’ouveture. Son coup du Cavalier 24…Nd8!, replaçant son Cavalier de c6 à c5, mérite les meilleures louanges. Les Noirs perdent un Pion, mais créent une forte pression sur e4. Cependant plus tard, ils échangent injustement le Fou de case blanche. Au lieu de 27…Bxf5?! les Noirs auraient pu continuer de jouer sur des bases égales avec 27…Qb7 ou 27…Ncxe4.
Le coup écrit dans les livres donne de la liberté aux Noirs dans le centre, mais permet une dangereuse avance des Pions b Blancs. Bientôt Peter doit abandonner un échange. Quelque chose de très intéressant survient au 38ème coup. Echanger les Dames en b4 conduit à une finale difficile. Les Noirs auraient pu avoir de meilleurs chances de survie s’ils avaient sacrifié un cavalier avec 38…Nxf2! Je ne dis pas que cela garantit une nulle, mais la lutte aurait été bien plus intense. La partie aurait pu continuer avec 39.Kxf2 e4 40.Qc7! Qxb4, et là, pour jouer pour le gain, les Blancs auraient été obligés de trouver le raffiné 41.Rb1!, amenant la Tour en b7 ou b8. Cependant je doute sérieusement que des Grands Maîtres peuvent jouer exactement tous les coups de l’ordinateur - dans les échecs humains tout est possible.
Après les Noirs manquent leur chance, Kamsky convertit de manière méthodique son avantage dans la finale. Svidler construit une solide position avec les Pions en e3, g5 et h4, qui semblent être comme une forteresse, mais les menaces de mat de Kamsky dispersent cette illusion. Cependant, après coup il semble que Gata ait manqué le net 65...Nf2!, qui aurait pu effectivement construire une forteresse impénétrable, mais Peter était trop fatiguer pour résister.
Dans l’ensemble, la victoire de Kamsky dans cette partie est logique.
Gelfand-Bacrot
Une partie qui file. Les deux joueurs méritent les plus hautes éloges. Dans une Défense de l’Ouest-Indienne, les Noirs construisent une « barbe » de Pions dans le centre, mais tombent à côté de quelque chose dans le développement. Gelfand décide d’utiliser ceci. Sa révélation d’ouverture 14.g4! conduit à d’énormes complications, qui après d’incroyables coups précis de la part des deux joueurs mènent à une finale compliquée avec les Blancs ayant trois Pions pour un Cavalier. Comment ont-ils réussi à trouver tous les meilleurs coups est presque inexplicable. Ce fut une démonstration de la plus haute habileté ! Sous la pression mutuelle au temps, Boris manque une excellente chance. Il aurait dû jouer 38.Kd3! en une fois (sans inclure h2-h4 et Ke5-f5), afin de gagner la partie après le plus naturel 38…Nc5+ 39.Kc3 Ncxa4+? 40.Nxa4 Nxa4+ 41.Kb4 Nb6 42.Kc5 Na4+ 43.Kс6. Etienne aurait dû trouver la seule défense 39…Nd5+! 40.Kc4 Nb7! avec juste quelques secondes à la pendule. Dans la partie, les Noirs réussissent à arrêter tous les Pions à temps.
Eljanov-Ivanchuk
Une autre partie créative, au cours de laquelle les deux joueurs ont fait preuve d’idées peu orthodoxes. Pavel résout avec style le problème avec son Cavalier f3 cloué par 14.Qb3! L’activité des pièces Blanches compense les défauts structurels. La pression sur la position des Noirs commence à augmenter …. Et puis Vassily lance une jolie opération de sauvetage. Les Noirs acceptent bravement le sacrifice de Pion : 20…Rxd4!, et puis soudainement abandonnent une Dame pour une Tour et un Fou. Dans la position qui s’ensuit, les ordinateurs insistent sur le fait que les Blancs ont un grand avantage, mais tout joueur humain reconnaît immédiatement une forteresse. Partie nulle !
Leko-Karjakin
Les joueurs ont initiés un projet de recherche commun sur la Slave Chebanenko et aboutissent à d’importantes conclusions. La nouveauté spectaculaire des Blancs 14.Nxd5 n’a pas surpris Karjakin. Le jeu subséquent des Noirs est caractérisé par la précision de l’ordinateur. Je fus incapable de trouver toute amélioration pour les Blancs dans l’analyse expresse. Une bataille sanglante dans le milieu de partie conduit à une finale égale, et les Noirs annulent d’une position de force.
Mamedyarov-Akopian
Le cours logique de la partie qui s’est développé autour du Pion d6 est secoué par le pointu 18…f5!? Ce coup fut une surprise pour Shakhriyar, et le Grand Maître Azéri ne parvient pas trouver la jolie réaction 19.h4!, conservant les pièces mineures Noires aux abois. Le fait est que 19…fxe4 20.Ne1! d5? ne marche pas à cause des multiples attaques en d5 suivies par des clouages mortels sur les diagonales de cases blanches. Après l’échange en f6 la position se simplifie (via des complications!), et les joueurs entrent dans une finale de pièces lourdes. La nulle par répétition de coup est logique.
Aronian-Grischuk
Le Grand Maître Arménien tente de remporter la partie sur la seule technique, sans aucun risque. Il y est parvenu à plusieurs reprises mais ... pas contre Grischuk. Le Russe consomme beaucoup de temps à réfléchir, mais trouve tous les coups exacts qui égalisent la partie. Dans l’ouverture Anglaise les joueurs échangent rapidement les Dames et plusieurs autres pièces, aboutissant en une finale qui semble simple avec presque une structure symétrique de Pion. Les Blancs jouent une bonne nouveauté, suggérée dans les livres d’ouvertures de Khalifman. Il semble que Grischuk ne le savait pas, mais il parvient à trouver les meilleurs coups sur l’échiquier. Cherchant des améliorations pour les Blancs, je peux suggérer 22.Nf3!?, par exemple, 22…Kg7 23.g4!, et puis, si nécessaire, h2-h4, le Pion va en g5, et le Cavalier s’établit en e5. Après, les Blancs perdent un tempo avec 22.a3, les Noirs construisent une ligne défensive solide et tiennent la position.
Kasimdzhanov-Alekseev
Cette longue partie était étonnement sans erreurs évidentes. Apparemment, la position après l’ouverture était approximativement égale, mais Rustam surestima l’attaque commencée par 24.g4. Cette agression à l’aile Roi créa seulement des problèmes aux Blancs. Si Alekseev avait joué l’exact 28…Bb7!, il aurait obtenu de raisonnables chances de succès. Cependant, il a opté pour des échanges massifs, et se trouve bientôt souffrant dans une finale de Tour sans un Pion. Il parvient à se défendre et la partie s’achève sur une nulle.
GM Sergey Shipov
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