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Wednesday, 22 April 2009 |
 Changement de leader à l’issue de cette ronde. Grischuk, qui semblait très confiant au début de cette ronde n’a pas survécu à la pression de Mamedyarov. Aronian occupe donc désormais la première place après avoir battu Ivanchuk avec une surprenante facilité. Le Grand Maître Ukrainien qui était considéré comme l’un des favoris avant le début de ce tournoi, doit maintenant se contenter de se battre pour son prestige et son classement. La série de victoire d’Akopian appelle au respect.
L’Arménien a considérablement amélioré sa position pour se débarrasser du statut d’outsider. Il bat Karjakin, remettant en question les plans ambitieux de Sergey pour ce tournoi.
Svidler a habilement utilisé la négligence de Eljanov pour se remettre dans la course aux premières places. Kamsky peut blâmer le destin après avoir manqué un énorme avantage contre Gelfand mais d’un autre côté, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même.
Les autres parties se soldent logiquement sur des nulles.
Aronian-Ivanchuk
Vassily, en cherchant des chances de gain, s’est brûlé et a fini par périr. La partie était unilatérale. Les Noirs commettent une erreur permettant Nc3-d5 by 12…Bxc6?! Bien sûr, ils auraient dû prendre avec la Dame, sécurisant une partie équilibrée. Peut-être qu’Ivanchuk pensait pouvoir prendre le Pion h2, découvrant que plus tard que c’était impossible. Par conséquent, il dut se défendre dans une position légèrement inférieure. Les Fous de couleur opposée n’ont pas garanti la nulle. Les Dames sur l’échiquier, les faiblesses des Pions en b6 et f7 ainsi que l’insécurité du Roi ont joué un rôle important.
Les Noirs ont gardé l’équilibre un moment, cependant le spectaculaire 36.e5! d’Aronian était de trop pour Ivanchuk. Avec 36…Qg7! 37.Qe6 Qg6! Vassily aurait pu se battre obstinément mais il a capturé en e5, et les Blancs purent rapidement développer l’attaque de mat.
 Mamedyarov-Grischuk
Les Blancs ont créé une très forte pression dans une position qui paraissait inoffensive. Le jeu « innocent » de Mamedyarov était en fait très toxique. Les Noirs étaient tout le temps proches de l’égalité mais sans jamais parvenir à l’atteindre.
Tout a commencé avec une nouveauté rusée 13.Bd2 dans la Salve Chebanenko. Connaissant la suite des événements, on peut s’interroger sur la cassure 14…d4 (14…Be6 paraissait bien) ou recommander la ligne suivante sur le coup d’après : 15…Qc2!? 16.Nxf6+ gxf6 17.Rxc2 Bf5! – ici les Noirs réussissent à se développer à l’aile Dame à relativement moindre coût en doublant le Pion f. Après les échanges, les Noirs étaient face à un unique problème – la faiblesse du Pion b7.
Cependant Grischuk n’est pas parvenu à en trouver la solution … peut-être qu’il n’y avait pas une telle solution. On peut simplement souligner d’autres continuations plus tenaces avec plus de chances de survie, comme par exemple, 24…Bf6!? 25.Bd6 Rd8 26.Bc7 Rd2 27.Bxb7 Rf8, et les Noirs attaquent les Pions Blancs. Après que Mamedyarov ait relocalisé sa Tour en b5, la situation des Noirs devint vraiment difficile. Les Blancs gagnèrent un Pion et terminèrent la partie de manière énergique en leur faveur.
 Akopian-Karjakin
Le représentant de la plus « vieille » génération (qui a aussi été une jeune star à un moment donné) a donné une leçon parfaite à son jeune et brillant adversaire. Peut-être que Karjakin a simplement sous-estimé Akopian et décidé de jouer contre lui au-delà des risques acceptables. Peut-être que le jugement de la nouveauté de Sergey 16…b5 en une seule partie est irresponsable, tout particulièrement en considérant que les propres idées d’ouverture de Karjakin sont généralement de très haute qualité. Cependant Akopian emploie des moyens simples et logiques pour parer les menaces des Noirs, et obtient un avantage qui dure. Vladimir convertit cet avantage d’une manière classique. L’excellent 31.Qc7! mérite une attention spéciale.
Dans la finale les Blancs sacrifient un Fou (51.Qb5!) et avancent leur Pion passé a. C’est là que commence la partie la plus intéressante ! Normalement les joueurs prennent la Dame contre leur Pions sans jamais réfléchir vraiment à une sous-promotion. Cependant, dans ce cas, l’automatique 71.a8Q? conduit à un échec perpétuel. En promouvant son Pion en Cavalier, Akopian défend son Roi et crée d’irrésistibles menaces au monarque de son adversaire !
Une victoire excellente !
 Eljanov-Svidler
L’esquisse calme d’une position peut souvent induire en erreur, et des considérations positionnelles profondes sont inutiles, lorsqu’une combinaison pointue et inattendue peut tout changer.
Dans une variante bien connue de la Gruenfeld, Eljanov obtient une légère pression dans la finale. L’atout principal des Blancs étant leur super solide Pion d4, qui bloque complètement le Fou sur case noire des Noirs. Il semblerait que Pavel ait surestimé ce facteur. Le négligent 21.Ne4? (après 21.Nf3! les Blancs sont au moins pas plus mal) permet aux Noirs de délivrer le dévastateur 21…Bxd4! Leur Fou héroïque écrase le centre Blanc. Rapidement, les Noirs regagnent la pièce et finissent avec un Pion en plus.
Svidler mène la phase de conversion de manière parfaite.
 Kamsky-Gelfand
Le nombre de coins inexplorés dans la théorie est impressionnant. Prenez la Catalane – une ouverture très populaire ! Tout le monde l’a jouée récemment, épuisant complètement certaines variantes. Cependant la force naturelle du 8ème coup de Kamsky a conduit la partie vers un territoire totalement nouveau. Et Gelfand fut incapable de résoudre le nouveau set de problèmes. Lorsqu’il s’avéra que les Noirs ne pouvaient pas tenir le Pion c4, Boris décida de simplifier la partie avec une douteuse cassure centrale – 14…e5? Gata aurait probablement pu punir l’adversaire avec 17.Nc5! avec une attaque écrasante après 17…dxe3 18.Bxc6+! bxc6 19.Qe4+!
Cependant le spectaculaire 17.Nd6+ lui donna aussi l’initiative. Le Roi Noir resta au centre pour survivre péniblement. Je suis certain que Kamsky aurait pu mieux gérer son avantage. Par exemple, on peut suggérer 26.Be4, et la menace de Be4-h7 provoque l’affaiblissement g7-g6, après lequel la Dame Blanche peut atterrir en f6.
Dans la partie, les Blancs jouent un peu trop lentement et les Noirs réussissent à se regrouper. Gata préfère éviter les problèmes et transpose la partie en une finale égale.
Kasimdzhanov-Bacrot
La partie fut courte et paraissait plutôt paisible, mais elle contenait une innovation théorique intéressante. Le 11…Qh3! de Bacrot empêcha les Blancs de roquer. Kasimdzhanov amena son Roi à l’aile Dame, ce qui n’était pas sûr non plus, alors il décide d’opter pour une route sûre et force la nulle par répétition.
 Leko-Alekseev
Au cours de cette longue lutte les Blancs ont toujours un léger avantage, mais n’en font rien de réel. Dans la Catalane, les Noirs ouvrent justement les lignes à l’aile Dame avec 13…b5!, ce qui leur permettent du survivre à l’attaque des Blancs dans le centre.
La structure qui s’ensuit ressemble à la Défense Française. La seule chance des Blancs pour l’avantage est l’attaque à l’aile Roi. Cependant, Peter perd son temps et lorsque Evgeny commence à construire son contre-jeu à l’aile Dame, les Blancs préfèrent forcer la nulle avec 49.b4 suivi d’une répétition de coups.
Résumé de GM Sergey Shipov
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