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Saturday, 25 April 2009 |
Les principaux traits de la 9ème ronde : le leader est rattrapé, et le super solide Bacrot remporte sa première victoire. Alekseev bat Karjakin avec une facilité surprenante, et partage maintenant la première place avec Aronian, qui a fait une autre nulle.
Grischuk joue une partie épique contre Kamsky, manque une réelle chance de prendre la tête pour finalement perdre. Et la chose la plus importante est que les joueurs (et commentateurs) ont survécu jusqu’au second jour de repos !
Grischuk-Kamsky
Le vent tourne et Kamsky est à nouveau chanceux. Il a survécu à toutes les difficultés imaginables en une seule partie et la gagne par dessus tout –comme il avait l’habitude de le faire dans ses premières années.
La pauvre gestion du temps de Grischuk fut à nouveau le facteur critique. Il a joué excellemment bien jusqu’à un certain point : manœuvrant bien, attaquant joliment (48.Bxh5!) et se retrouvant même proche d’une victoire bien méritée. Et puis, il fait face à une autre difficulté au niveau du temps...
Les choses ont tourné entre le 53ème et 55ème coup. Alexander a clairement « tout ou rien » considéré, et ainsi saute à pieds joints dans des complications mortelles alors qu’il aurait pu lentement améliorer sa position, retenant tous ses avantages. Les Blancs auraient pu obtenir un avantage décisif avec 53.Qd1! Au coup d’après 54.Qd1! lui aurait donné un petit plus, et 55.Qe6+! aurait assuré une partie égale. Toutes ces chances furent manquées, et les Noirs terminent avec une pièce saine en plus.
Le jeu de Kamsky dans le troisième contrôle du temps fut aussi loin d’être parfait. Par exemple, cela aurait été très difficile de gagner pour les Noirs après 69.Ne6+! Kh7 70.Kh1!! Cependant, cette chance était vraiment un hasard extraordinaire - une difficulté habituelle au niveau du temps. La longue finale de Dame se développe logiquement. Les Noirs sont gagnants et gagnent.
Alekseev-Karjakin
Une important victoire de taille pour le Grand Maître Russe, qui a fait preuve d’une grande technique et enviable précision. Alekseev emploie l’idée de Fischer 6.h3 contre la Sicilienne Najdorf, et par la suite, alors que les Noirs font une nouveauté douteuse 12…Nc6?!, les Blancs passent à une meilleure finale. Le reste est un exemple des livres utilisant la paire de Fous. Evgeny restreint habilement l’adversaire (23.b3!) et développe de manière constante l’attaque à l’aile Dame (28.Ra1!, 25.Rb1!). Sergey n’avait aucune chance !
Ivanchuk-Akopian
Une autre réalisation créative d’Ivanchuk, mais à nouveau il ne parvient pas à marquer un point entier. Après l’ouverture la position des Blancs était remarquablement serrée – toutes leurs pièces étaient sur les deux premières rangées. La lutte pour l’espace d’Ivanchuk commence avec la cassure 16.f3! Peut-être que les Noirs auraient pu tenir l’équilibre en supportant l’avant-poste e4 avec 16…Qe7! Dans ce cas, ils auraient lutté pour l’avantage. Les complications qui s’ensuivent donnent aux Blancs une pression qui dure, mais cependant, insuffisante pour le gain. Akopian se défend précisément avec créativité.
Bacrot-Mamedyarov
Enfin une fin heureuse pour Bacrot! Il punit son adversaire agressif pour avoir négligé les principes de base des échecs. Shakhriyar voulait trop en faire, et finit par être emporté. Les problèmes des Noirs commencent avec 14…dxc4. 14…Bb7 semble beaucoup plus naturel. Après que les Blancs installent leur Fou en h6, Shakh devait l’enlever et roquer dès que possible. Cependant, le jeune Grand Maître ambitieux en voulait plus. Il prend un autre Pion, après quoi les Blancs commencent une attaque dévastatrice. La combinaison finale (28.Rxd7!) conclut logiquement le jeu de Bacrot jusqu’ici. Dans l’ensemble, cette partie correspond plus au 19ème siècle.
Svidler-Leko
Svidler n’a pas remporté cette partie parce qu’il faisait trop confiance à son adversaire ! Une attitude très mauvaise ! On doit questionner les décisions de l’adversaire, même si l’adversaire est titré et très réputé. Parfois, il font également des erreurs.
Les homonymes jouent une ligne à la mode de la Ruy Lopez. Les Blancs créent de la pression, les Noirs se défendent précisément. Le moment critique survient de manière inattendue. Leko ignore négligemment le puissant Fou Blanc e5, bien qu’il aurait pu l’éloigner avec 26…f6! Et puis Svilder commet une erreur en ne calculant pas 27.Bxg7+! L’analyse montre que c’est gagnant : 27…Kxg7 28.Qe5+! (28.Nxf5+? Kh8! est faux) 28…Kg8 (aussi triste 28…f6 29.Ne6+ Kg8 30.Qg3+ et 28…Kg6 29.Qg3+ Kf6 30.Re4!) 29.Nf5 f6 30.Qg3+ Kh8 31.Re7! Qxe7 32.Nxe7 Nxe7 33.Qc7!, et les Blancs ont un avantage matériel décisif. Cette ligne est à peine une science de haut niveau pour le quintuple champion russe, mais il n'a simplement pas cru à cette occasion! Après les Blancs manquent leur chance, la partie se simplifie pour se conclure en nulle.
Gelfand-Aronian
Cette partie est théoriquement importante. Aronian joue une nouveauté très forte dans la Variante de Vienne du Gambit Dame – 19…Rg8!, et cela force Gelfand à s’endormir devant son échiquier ! Une heure et demie se sont écoulées pour une bonne raison. Ce fut un effort héroïque dans le style de Lev Polugaevsky ! Le sacrifice d’échange 24.Rxe4! force les Noirs à se battre pour la nulle. Et le Grand Maître Arménien y parvient : il rend le matériel en plus et procède à une simple finale de Tours.
Eljanov-Kasimdzhanov
Une partie excellente avec des nuances positionnelles fines. Après une bataille furieuse dans l’ouverture les joueurs échangent les Dames et commencent à se battre pour les cases critiques, s’asseyant derrière la chaine de Pions. Après le négligent 20.Be5 Rustam aurait pu développer l’initiative avec le spectaculaire 20…f4!, mais ne l’a pas vu. La position des Noirs devient difficile, qui aurait pu être soulignée par la cassure 25.b3! Cependant, Pavel hésite, et permet à l’adversaire de mettre son Pion en b3, qui donne aux Noirs un avantage stratégique à l’aile Dame.
La position qui s’ensuit est équilibrée. Cependant Kasimdzhanov montre plus de détermination et une grande habileté. Ses manœuvres raffinées et jolis sacrifices (45…f5!, 52…Ng6!) changent la situation à la faveur des Noirs. La victoire était à un coup : après 60…Bg2! les Pions Blancs auraient été le repas de la Tour Noire. Mais le joueur fatigué commet une erreur, permettant à son adversaire de sauver la partie avec 61.Bxc4!
Parties résumés par GM Sergey Shipov
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